Eugénie Bérubé

Tattoo la banane
Amener les élèves à explorer une forme d’art corporelle alternative et souvent marginalisée, le tatouage, à travers une simulation sécuritaire et créative sur un support inusité : la banane. Cette activité favorise la découverte d’un médium peu représenté dans les écoles, tout en mettant en valeur l’importance de la responsabilité dans un processus artistique.
Niveau visé :
Secondaire 4 ou 5
Compétence visée (PFEQ)
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Réaliser des créations artistiques personnelles
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Apprécier des œuvres d’art et des objets culturels
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Exploiter des idées, des matériaux et des techniques variés
Objectifs de l’activité
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Comprendre le tatouage comme forme d’expression artistique et son évolution historique.
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Expérimenter la technique du hand poke de façon sécuritaire sur un fruit.
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Développer la précision manuelle et la gestion du temps dans un contexte de création.
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Sensibiliser à la dimension éthique, culturelle et technique du tatouage.
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Réfléchir à l’impact social et artistique d’un art encore peu institutionnalisé.
Contexte historique à introduire (mini-leçon)
Un survol rapide de l’histoire du tatouage :
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5000 av. J.-C. : Ötzi et les premiers tatouages thérapeutiques (points, lignes)
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Égypte antique : tatouages féminins symboliques
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Grèce/Rome antique : marquage des criminels et esclaves
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Japon (Irezumi) : tatouage décoratif, symbolique, lié aux classes sociales
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19e siècle : invention de la machine à tatouer (Samuel O’Reilly, 1891)
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Années 1940 à aujourd’hui : popularisation chez les soldats, marins, bikers, puis reconnaissance artistique
Matériel nécessaire
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Bananes (1 par élève ou par duo)
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Aiguilles stériles (ou désinfectées avec rigueur)
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Gants
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Crayons à encre
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Lingettes désinfectantes
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Surface stable et protégée
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Contenants sécuritaires pour l’élimination des aiguilles
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(Facultatif) Présence d’un tatoueur invité pour parler de son métier
Étapes de l’activité
1. Dessiner le motif
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L’élève crée un dessin simple sur papier (symbolique, personnel, ou en lien avec un thème donné).
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Reproduction du design au crayon à encre directement sur la peau de la banane.
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Temps recommandé : 5 minutes de dessin (car 1 seconde de tracé = 30 à 45 secondes de tatouage).
2. Tatouer la banane (hand poke simulé)
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Perforation manuelle du tracé avec une aiguille, en respectant l’angle, la profondeur et le rythme.
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Sur la banane, il faut piquer en surface seulement. Trop profond = l’encre "bave" → effet de "blow out".
Précautions techniques et sanitaires
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Gants obligatoires
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Ne jamais laisser l’aiguille sans surveillance
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Utiliser une surface stable et désinfectée
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Toujours jeter les aiguilles dans un contenant fermé et identifié
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L’activité est non obligatoire : un.e élève mal à l’aise peut observer, documenter ou proposer un design sans tatouer
Points pédagogiques à retenir
- Le hand poke est un processus lent qui demande précision et concentration
- La profondeur d’insertion doit être contrôlée pour éviter les bavures (comme sur la peau réelle)
- L’esthétique du hand poke repose souvent sur des effets bruts, artisanaux et symboliques